Martial Rossignol
Atelier d'artiste 1BISaa sur Arras
Publication dans le catalogue d'expo "Echoes of Lynch" - 2025
Posté le samedi 27 septembre 2025

La série Je est un autre s’inscrit pleinement dans l’univers évoqué par l’exposition Echoes of Lynch, non pas comme une imitation de l’œuvre du cinéaste, mais comme une résonance intime avec ses obsessions esthétiques : la fragmentation du réel, l’instabilité de l’identité, et l’étrangeté tapie dans le quotidien.
Travaillant sans manipulation numérique, je compose chaque image à la prise de vue, en utilisant un miroir souple comme seul outil de distorsion. Le corps y devient trouble, fuyant, démultiplié — un reflet incertain de lui-même. Cette approche visuelle fait écho à la série Distorted Nudes de David Lynch, dans laquelle la figure humaine est à la fois désirée et altérée, sensuelle et inquiétante. Comme Lynch, je cherche à brouiller la frontière entre le beau et le dérangeant, entre ce que l’image montre et ce qu’elle laisse deviner.
L’influence de Lynch ne se manifeste pas uniquement dans le traitement visuel, mais surtout dans les thèmes que j’explore : le double, l’identité flottante, les tensions entre l’apparence et le subconscient. Je est un autre met en scène des corps pris dans des jeux de reflets et de déformations, qui rappellent les figures spectrales et décalées des œuvres lynchiennes. Le miroir, utilisé comme un instrument mental, produit une mise en abîme qui évoque les boucles temporelles et les états mentaux ambigus propres à des films comme Lost Highway ou Mulholland Drive.
Ce travail s’inscrit aussi dans une atmosphère de rêve éveillé, d’étrangeté familière : les corps photographiés deviennent à la fois intimes et méconnaissables, comme surgis d’un espace psychique plus que réel. La série évoque ainsi ces zones d’ombre si chères à Lynch, où le visible n’est qu’un masque posé sur l’inconscient. Loin de toute narration explicite, chaque image devient un fragment de fiction silencieuse, suspendue dans le temps, à la manière d’un arrêt sur image cinématographique — où le spectateur est invité à projeter ses propres fantasmes, peurs ou souvenirs.
Enfin, comme chez Lynch, l’esthétique de la distorsion ne cherche pas la provocation gratuite, mais une forme de poésie dérangeante. Le corps est à la fois support de désir et matière à introspection. Il est traversé par des tensions entre unité et éclatement, entre présence et effacement — une expérience à la fois esthétique et sensorielle, presque méditative.
Interview pour le magazine Opale Art
Posté le samedi 07 juin 2025
J’ai eu le plaisir d’échanger avec le magazine Opale Art sur mon parcours, mes inspirations et mes projets en cours.
Découvrez l’article ici https://opaleart.com/portraits-art-contemporain/martial-rossignol/
Feuilleter mes livres photos
Posté le dimanche 13 avril 2025
Je vous invite à feuilleter mes carnets photo.
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Bonne lecture.
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